Plus vraiment besoin de décrire ce qu’est la photo argentique aujourd’hui. Rares sont les personnes qui n’ont jamais entendu ce mot!
La question se pose pourtant de l’avenir de l’argentique avec le déferlement d’images numériques et la rapidité de traitement des images à l’heure actuelle…
Faire de l’argentique aujourd’hui c’est avant tout prendre le temps. De fabriquer une image, de la dorloter, de s’enfermer dans la chambre noire et, dans, ce cocon, de laisser la magie opérer. Retrouver un savoir faire d’artisan et un rapport plus sensuel à l’image.
Antre solitaire, le labo c’est un peu la repaire de l’alchimiste!
Pour les personnes qui connaissent Photoshop et les logiciels de traitement d’image…ils comprendront vite d’où viennent toute la palette d’outils de ces logiciels puisque tout vient bien des gestes et accessoires de celui qui travaille en laboratoire.
En quelques mots, le procédé argentique en lui même :
Pratiquement, le mot argentique fait référence aux émulsions d’argent couchées sur les pellicules (noir et blanc ou couleur) et qui constituent le matériel photosensible permettant de capturer l’image.
Le développement de la pellicule se fait dans le noir (dans un tank conçu pour) et permet la révélation de l’image négative, ou diapositive, selon le procédé chimique employé.
La pellicule est ensuite découpée en bandes de 5/6 photogrammes et les photos sont ensuite tirées sur des feuilles de papier photosensibles, elles aussi constituées de grains d’argent. Toutes ces opérations se passent sous la lumière rouge (appellée lumière inactinique), le papier n’étant pas sensible à cette zone du spectre.
Le papier une fois insolé sous l’agrandisseur passe dans différents bains chimiques : révélateur / bain d’arrêt / fixateur et est ensuite rincé à grande eau avant d’être mis à sécher.
Petite FAQ
Trouve-t-on encore facilement du matériel aujourd’hui?
Cette question me paraît toujours incroyable mais évidemment il faut baigner dedans pour en être sûr…oui il est facile de trouver du film encore de nos jours! L’offre reste large et qualitative. Il est vrai cependant qu’on trouve moins de boutiques physiques qu’il y a une dizaine d’années et qu’il faut davantage avoir recours à internet si on ne vit pas dans la capitale…
L’argentique a encore de beaux jours devant lui et je vois de plus en plus de jeunes gens passer les portes de mon atelier pour s’y initier, ce qui est super encourageant!
C’est plus cher!
Je pense que c’est faux, absolument FAUX! Tout d’abord on ne fonctionne pas de la même façon en argentique, la conscience de chaque déclenchement est bien plus forte donc on prend le temps avant de cliquer. Je pense qu’on a conscience que l’instant se grave physiquement sur un matériau organique parce que vraiment… l’argentique n’est pas aussi compulsif que peut l’être le numérique.
On trouve des reflexs argentiques sur le net pour 20/30 euros, idem pour les agrandisseurs et le petit matériel de labo, on s’équipe pour une 100aine d’euros au démarrage. Inutile d’acheter neuf!
D’après mes petits calculs, un développement argentique Noir et Blanc, à la maison revient à 0,40 centimes 🙂
Le papier argentique, lui, reste relativement coûteux. On fait des bandes tests avant de tirer en grand format!
Donc si on considère qu’on économise l’achat d’un APN, d’une imprimante, des encres qui vont avec… difficile de continuer de penser que l’argentique est tellement plus couteux. En effet, cela dépend de l’usage et de l’objet final souhaité : un vrai tirage sur papier n’équivaut pas une photo derrière un écran 😉